KOLLWITZ 2017 – 150. GEBURTSTAG

10. März – 5. Juni 2017

KOLLWITZ 2017 – 150. GEBURTSTAG

AUFSTAND! 
Renaissance, Reformation und Revolte
im Werk von Käthe Kollwitz

Die Sonderausstellung »AUFSTAND! Renaissance, Reformation und Revolte im Werk von Käthe Kollwitz«stellt als Höhepunkt des Jubiläumsprogramms zum 150. Geburtstag der Künstlerin im Käthe Kollwitz Museum Köln den graphischen Zyklus »Bauernkrieg«

(1902/03–1908) in den Fokus.

Die Radierfolge steht in zweifacher Hinsicht für den Aufbruch in eine neue Zeit. Zum einen vergegenwärtigt sie mitreißend den Aufstand erniedrigter Bauern von 1524/25. Sie führt damit das Selbstverständnis des Menschen in der frühen Neuzeit vor Augen, das auf Freiheit und Würde pocht, wie es sich auch in der Reformation und im Renaissance-Humanismus spiegelt.

Zum anderen aber schrieb sich in diese Bilderserie die künstlerische Revolte der späten Neuzeit ein, der Bruch der Moderne mit der akademischen Tradition. So unterzog Kollwitz ihre Bildsprache im Laufe der Entstehungsgeschichte des Zyklus einer regelrechten Reformation, die sich in etlichen Entwürfen und verworfenen Kompositionen niederschlug. Die endgültigen gestalterischen Lösungen zitieren dann ebenso Vorbilder von Renaissance-Meistern wie Dürer, Masaccio und Michelangelo wie anerkannte Größen der Moderne, etwa Daumier, Manet und Rodin.

Aufgrund der überzeugenden Bildlösungen, zu denen die Künstlerin gelangen sollte, wurde ihr noch vor Fertigstellung des Zyklus der von Max Klinger begründete Villa-Romana-Preis für diese Folge verliehen. Infolgedessen hielt sich die Künstlerin 1907 für einige Zeit in Florenz auf – ein Ereignis, das sich 2017 zum 110. Mal jährt.

Zahlreiche Leihgaben aus dem In- und Ausland ergänzen in dieser Ausstellung den reichhaltigen eigenen Bestand des Hauses und präsentieren u. a. auch die Werke von Künstlern, die Kollwitz für ihre eigene Bildfindung herangezogen hatte.

Abbildung:

Käthe Kollwitz, Losbruch, Blatt 5 aus dem Zyklus »Bauernkrieg«, 1902/03, Strichätzung, Kaltnadel, Aquatinta sowie Vernis mou mit Durchdruck von zwei Stoffen und Zieglerschem Umdruckpapier

© Käthe Kollwitz Museum Köln

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KOLLWITZ 2017 – 150e ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE KÄTHE KOLLWITZ

10 mars — 5 juin 2017

Kollwitz 2017 — 150e anniversaire 

SOULEVEMENT ! 
Renaissance, réforme et révolte 
dans l’œuvre de Käthe Kollwitz

L’exposition exceptionnelle « Soulèvement ! Renaissance, réforme et révolte dans l’œuvre de Käthe Kollwitz », point culminant du programme commémoratif consacré au 150e anniversaire de l’artiste au musée Käthe Kollwitz de Cologne, présentera le cycle « La guerre des paysans » (1902/03–1908).

Ces eaux-fortes sont importantes à plus d’un égard pour ce passage d’une époque à une autre. D’une part, elles rappellent de manière captivante la révolte des paysans oppressés de 1524/1525. Elles nous confrontent à l’image que se fait l’homme de lui-même au début de l’ère moderne, une perception où dominent la liberté et la dignité et qui se retrouve aussi dans la Réforme et l’humanisme de la Renaissance.

D’autre part, cette série d’images s’inscrit dans la révolte artistique de la fin de l’ère moderne, rupture des modernes avec la tradition académique. C’est ainsi que dès la genèse du cycle, Kollwitz soumit son langage pictural à une véritable réforme, ce qui se manifesta par la création et la mise au rebut d’un certain nombre de compositions. Les solutions formelles finales citent donc autant les modèles de maîtres de la Renaissance comme Dürer, Masaccio et Michel-Ange que de célèbres modernes comme Daumier, Manet et Rodin.

Les très convaincantes solutions picturales trouvées par l’artiste firent qu’elle reçut pour cette série, et avant même de l’avoir achevée, le prix de la Villa Romana fondé par Max Klinger. L’artiste put donc résider à Florence pour une partie de l’année 1907, un événement dont le 110e anniversaire sera fêté en 2017.

Nombre des œuvres prêtées, en provenance de collections allemandes comme étrangères, complètent la collection déjà riche du musée et présentent notamment au sein de cette exposition les œuvres d’artistes dont Kollwitz s’est inspirée au cours des recherches qu’elle entreprit pour ce cycle.

Illustration :
Käthe Kollwitz, Soulèvement, Feuillet 5 du cycle « La Guerre des Paysans », 1902/03, Strichätzung, Kaltnadel, Aquatinta sowie Vernis mou mit Durchdruck von zwei Stoffen und Zieglerschem Umdruckpapier

© Käthe Kollwitz Museum Köln

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KOLLWITZ 2017 – 150e ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE KÄTHE KOLLWITZ

PROGRAMME DU MUSEE KÄTHE KOLLWITZ DE COLOGNE POUR LE PREMIER TRIMESTRE 2017

12 janvier — 22 février 2017

Kollwitz 2017 — 150e anniversaire
L’âme dans le miroir — Focus sur l’autoportrait
Deux acquisitions majeures de la collection de Cologne dans leur contexte

En prélude à l’année de commémoration du 150e anniversaire de Käthe Kollwitz (8 juillet 1867), le musée Käthe Kollwitz Museum de Cologne replace en son centre l’artiste en personne. Ses autoportraits, qu’elle appelait la « forme visuelle d’une conversation avec soi-même », offrent un aperçu intime des étapes de sa vie. Ils sont également représentatifs de sa maîtrise virtuose en tant que dessinatrice, graphiste et sculpteur.
Jusqu’à maintenant, à Cologne étaient rassemblés 30 portraits et presque autant d’autoportraits cachés. Désormais, le musée compte deux remarquables additions à ce genre:

Découvert voici environ un an, le plus ancien autoportrait de Käthe Kollwitz peut aujourd’hui être présenté grâce à un prêt permanent. Ce dessin à l’encre de Chine de 1888 révèle l’immense talent et la précocité de l’étudiante de 22 ans encore en proie à l’incertitude et au regard interrogateur.

Une trentaine d’années plus tard, alors une artiste accomplie, Kollwitz réalisa aussi son portrait sculpté. Mais, au cours de sa vie, elle ne put en couler que trois bronzes. Un de ces exemplaires, dont elle a elle-même supervisé les finissions et contrôlé l’édition — le seul en Allemagne — se trouve maintenant à Cologne et sera pour la première fois exposé en public.

« Ne rien renier de soi — sa personnalité,
qui est incontestable, mais aller à son essence »
(Journal, 18 février 1917)

Les autoportraits de Kollwitz sont des miroirs de son âme. Dans le contexte de la collection, ils documentent l’intense et permanent questionnement de soi de l’artiste. Ce qui dans ses jeunes années était encore une recherche, la poursuite d’une affirmation de soi, s’approfondit avec les expériences de l’âge adulte et affermit sa personnalité. Au travers de l’étude de son apparence extérieure, par une critique sans concession de soi et des physionomies tranchantes et expressives où elle ne cherchait pas à s’enjoliver, elle voulait retrouver l’essence de l’humain.

L’exposition montre comment Käthe Kollwitz, suivant ces principes, développa un répertoire qui lui permit de présenter des éléments fondamentaux de l’existence dans ses autoportraits, autonomes ou ceux cachés.

Illustration :
Käthe Kollwitz,Autoportrait – Plume et Pinceau Sepia, vers 1888, Nachlass Marianne Fiedler © Käthe Kollwitz Museum Köln

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KOLLWITZ 2017 – 150. GEBURTSTAG

KOLLWITZ 2017 – Käthe Kollwitz Museum Köln – Program des Jubiläum

12. Januar – 22. Februar 2017

KOLLWITZ 2017 – 150. GEBURTSTAG
Die Seele nach außen – Kollwitz in Selbstbildnissen
Zwei bedeutende Neuzugänge der Kölner Sammlung
in ihrem Kontext

Mit der Auftakt-Ausstellung im Jubiläumsjahr zum 150. Geburtstag von Käthe Kollwitz (8. Juli 1867) stellt das Käthe Kollwitz Museum Köln seine Künstlerin mit ihren Selbstportraits in den Fokus. Diese »visuelle Form des Gespräches mit sich selbst«, wie sie es nannte, gewährt intime Einblicke in ihre Lebensphasen. Zugleich stehen die Werke repräsentativ für ihre meisterlichen Fähigkeiten als Zeichnerin, Druckgraphikerin und Bildhauerin.

Mehr als 30 Portraits und beinahe ebenso viele verkappte Selbstdarstellungen zählen zum Kölner Bestand. Jetzt erhält das Museum zwei herausragende Neuzugänge aus diesem Genre:

Erst vor einem Jahr entdeckt, kann nun als Dauerleihgabe das erste Selbstbildnis überhaupt von Käthe Kollwitz präsentiert werden. Die Tuschezeichnung aus dem Jahr 1888, die ihre außerordentliche Begabung schon in frühen Jahren erkennen lässt, zeigt die 22-jährige Studentin der Münchener Künstlerinnenschule wie sie noch unsicher und mit fragendem Blick in den Spiegel schaut.

Rund 30 Jahre später, als mittlerweile arrivierte Künstlerin, gestaltet Kollwitz ihr Portrait auch plastisch. Nur drei Bronzegüsse kann sie zu Lebzeiten realisieren. Eines dieser Exemplare, deren Fertigung sie selbst überwachen und damit auch im Ausdruck bestimmen konnte – das einzige in Deutschland – befindet sich nun im Kölner Bestand und wird erstmalig der Öffentlichkeit präsentiert.

»Sich nicht verleugnen –
seine Persönlichkeit, die man nun einmal ist,
aber sie verwesentlichen«

(Die Tagebücher, 18. Februar 1917)

Die Selbstbildnisse der Kollwitz sind Spiegelbilder ihrer Seele. Im Kontext der Sammlung dokumentieren sie die permanente und intensive Selbstbefragung der Künstlerin. War es in jungen Jahren noch ein Suchen und Streben nach Selbstbehauptung, so reifte mit wachsender Lebenserfahrung das Anliegen, ihre Persönlichkeit verdichtet herauszuarbeiten und über das Studium ihrer äußeren Erscheinung das menschliche Wesen an sich zu ergründen, selbstkritisch und in ungeschönten, ausdrucksstarken Physiognomien.

Die Ausstellung zeigt, wie Käthe Kollwitz analog zu diesem Lebensprinzip ein Repertoire entwickelt, mit dem sie motivisch und stilistisch in autonomen wie in verborgenen Selbstbildnissen grundlegende Aussagen über das Leben zu treffen vermochte.

Abbildung:
Käthe Kollwitz, Selbstbildnis, Feder und Pinsel in Sepia, um 1888, Nachlass Marianne Fiedler © Käthe Kollwitz Museum Köln

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Die Unterhaltung (I)

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Dr. Iris Berndt – Credit : Ronka Oberhammer, Berlin

Dr. Iris Berndt, Direktorin Käthe-Kollwitz-Museum Berlin  

Frau Iris Berndt, wir danken Ihnen, auf einige Fragen über Käthe Kollwitz und das Käthe Kollwitz Museum in Berlin zu antworten.

Seit Ende 2014 sind Sie sind die neue Direktorin dieses Museums. Es hat vor kurzem sein 30-jähriges Jubiläum gefeiert. Sie sind die Nachfolgerin von Gudrun und Martin Fritsch, die es seit seiner Gründung 1986 geleitet haben. Hans Pels-Leusden, Mäzen und Kunstsammler, hatte ihm seine persönliche Sammlung der Werke von Käthe Kollwitz vermacht..

 

1.Wann und Wo sind Sie Käthe Kollwitz und ihrem Werk zum ersten Mal begegnet?

Ich begegnete Käthe Kollwitz zum ersten Mal in einem Kinderbuch von Brigitte Birnbaum, das Kathusch heißt und den Lebensweg der jungen Käthe Kollwitz bis zu ihrer Verheiratung mit 24 Jahren beschreibt. Da war ich vielleicht 12. Dann in der Schule im Kunstunterricht. Es war eine junge leidenschaftliche Lehrerin mit großen schönen blauen Augen und sie sprach vom Leid, dass die Kollwitz so gut darstellen könne, vor allem beim Blatt „Tod“ des Weberaufstandes. Das ging mir ins Herz. Das war in Berlin-Friedrichshain um 1984, ich glaube in der 10. Klasse.

 

2. Leiten Sie zum ersten Mal ein Museum, das ausschlieβlich einem einzigen Künstler gewidmet ist? Inwiefern unterscheidet sich solch ein Museum von einem thematisch breitgefächerten? Welche besonderen Einschränkungen oder Ausblicke gibt es dahingehend?

Sie haben Recht, es ist eine besondere Herausforderung ein Museum nur für eine Person zu leiten. Diese „Hauskünstlerin“ will man anderen Menschen nahebringen, aber es ist wichtig, dies immer wieder frisch und unbefangen zu tun. Sonst wird daraus ganz schnell eine ideologische Heldenverehrung. Unser Ausstellungsformat „Im Dialog mit Käthe Kollwitz“ versucht deshalb, eine vergleichende Betrachtung mit Gegenwartskünstlern oder auch Zeitgenossen der Kollwitz anzufachen.

 

3. 2015 haben Sie ein Werk herausgegeben, das « Käthe Kollwitz in Berlin, ein Stadtrundgang » heiβt. Diese Initiative wurde von der Öffentlichkeit sehr geschätzt und es unterstreicht die Bedeutung der Stadt Berlin im Leben der Künstlerin Käthe Kollwitz, ihrer Familie und ihrer Künstlerfreunde.
Welches sind Ihre Projekte, besonders anlässlich des 150. Geburtstages von Käthe Kollwitz 2017?

Das wichtigste Projekt zum 150. Geburtstag ist unsere Ausstellung „Käthe Kollwitz und ihre Freunde“. Zwölf bekannte und unbekannte Freunde der Käthe Kollwitz aus unterschiedlichen Lebensphasen, politischen Richtungen und mit unterschiedlicher Innigkeit zu Käthe Kollwitz stellen wir aus. Außerdem kooperieren wir mit der Kunstgalerie Kaliningrad in Russland, das ist das ehemalige Königsberg, wo Käthe Kollwitz am 8. Juli 1867 geboren wurde und die ersten 24 Jahre ihres Lebens verbrachte.

 

4. Käthe Kollwitz ist in Frankreich sehr wenig bekannt.

Das stimmt, Käthe Kollwitz ist in Frankreich nicht so bekannt wie in anderen Ländern. Dabei war Käthe Kollwitz zweimal in Paris und hat hier einen Kurs in Bildhauerei gemacht, war wie alle von Auguste Rodin begeistert. Aber unsere Arbeit trägt dazu bei, Sie bekannter zu machen, in Deutschland und weltweit, denn die meisten unserer Besucher sind Gäste der Stadt.

 

5. Wurde Käthe Kollwitz in beiden Deutschen Staaten unterschiedlich wahrgenommen?

Käthe Kollwitz wurde in beiden deutschen Staaten unterschiedlich wahrgenommen. Im Osten war sie regelmäßig ausgestellt, gab es Kinderbücher über sie und auch in der Schule wurde man wie ich auf sie aufmerksam gemacht. Im Westen gab es aber auch Ausstellungen, vielfach, wie auch die Gründung des Berliner Museums, geschah dies aber nicht von staatlicher Seite, sondern auf private Initiative.

 

6. Wurde an Sie bezüglich einer groβen Käthe Kollwitz Ausstellung in Paris herangegangen?
(Zur Erinnerung: das Goethe-Institut Paris hatte 1967 eine Ausstellung organisiert. Im Laufe des Sommers 2012 hat das ‘Musée Georges de la Tour’ in Vic-sur-Seille in Ostfrankreich eine sehr schöne und erfolgreiche Ausstellung in Zusammenarbeit mit dem Museum in Berlin organisiert. Dansk dieser Ausstellung konnte eine breite Öffentlichkeit diese groβe Künstlerin zum ersten Male kennenlernen.)

Nein, es sollte mich freuen zu erfahren, dass in Paris 2017 eine große Ausstellung geplant wird. Auch die Kollegin vom Kölner Kollwitz-Museum, die ich kürzlich dazu fragte, wusste davon nichts.

 

7. Falls noch keines der Pariser Museen Sie auf eine Ausstellung hin angesprochen hat, welches Museum erschiene Ihnen dafür am geeignetsten? Wie würde solch eine Ausstellung  aussehen?   

Das Musée Rodin hat uns für 2017 angesprochen und möchte in einer großen Ausstellung, die Auguste Rodin gewidmet ist, auch seinen Einfluss auf deutsche Künstler zeigen. Wir sind hier im Gespräch.

 

8. Welchen zeitgenössischen, französischen Künstler würden Sie gerne Käthe Kollwitz und ihrem Werk entgegenstellen, vielleicht anlässlich einer Ausstellung, einem Buch oder einer Konferenz?   

Leider habe ich keinen wirklichen Überblick über die französische zeitgenössische Kunst, die lebendiger ist als noch vor einigen Jahren. Letztes Jahr hat mich in Paris Cartier-Bresson fasziniert. Ihr Blog kann helfen, Künstler, französische Künstler, die sich geistesverwandt der deutschen Käthe Kollwitz fühlen, mit uns in Kontakt zu bringen.

L’Entretien (I)

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Dr Iris Berndt – Crédit : Ronka Oberhammer, Berlin

Dr Iris Berndt, Directrice du Musée Käthe Kollwitz de Berlin

Iris Berndt, nous vous remercions d’avoir bien voulu répondre à quelques questions concernant Käthe Kollwitz et le Muséee Käthe Kollwitz de Berlin.

Vous êtes la nouvelle directrice de ce musée depuis fin 2014.
Le Musée vient de fêter ses 30 ans.
Vous avez succédé à Gudrun et Martin Fritsch qui le dirigeaient depuis sa création, en 1986, par Hans Pels-Leusden, mécène et collectionneur d’art qui lui a légué sa collection d’œuvres de Käthe Kollwitz.

 

1. Quand et où avez-vous « rencontré » Käthe Kollwitz et son œuvre pour la première fois ?

J’ai rencontré Käthe Kollwitz pour la première fois dans un livre pour enfant de Brigitte Birnbaum qui s’intitulait « Kathusch » (1) et qui racontait la vie de la jeune Käthe Kollwitz jusqu’à son mariage à 24 ans. Je devais avoir 12 ans.
Et ensuite, à l’école, en cours de dessin. Il y avait une jeune enseignante avec de grands et beaux yeux bleus. Elle nous parlait de la souffrance que Käthe Kollwitz savait si bien représenter, en particulier dans le feuillet « La Mort » de son cycle de gravures « La Révolte des Tisserands ». Cela m’est allé droit au cœur. C’était à Berlin-Friedrichshain vers 1984, cela devait être en classe de seconde.

 

2. Quelles sont les contraintes particulières et les ouvertures spécifiques liées à la direction d’un musée entièrement dédié à un seul artiste ?

Vous avez raison, diriger un musée entièrement dédié à un seul artiste représente un défi particulier. Bien sûr, notre rôle est de rapprocher cette « artiste de la maison » des publics mais il est important de toujours renouveler notre approche d’une façon spontanée et inattendue. Sinon, nous risquons de nous figer dans une adoration idéologique.
D’où notre choix d’un format d’exposition « Dialogue avec Käthe Kollwitz » qui a pour but d’inciter à une confrontation stimulante de son œuvre avec celles de ses contemporains ou d’artistes d’aujourd’hui.

 

3. En 2015, vous avez édité un ouvrage intitulé « Käthe Kollwitz in Berlin, ein Stadtrundgang ». C’est une initiative que le public semble beaucoup apprécier et qui souligne l’importance de Berlin dans la vie de Käthe Kollwitz, sa famille et ses amis artistes.
Quels sont vos projets, en particulier à l’occasion des 150 ans de la naissance de Käthe Kollwitz en 2017 ?

Pour le 150e anniversaire de la naissance de Käthe Kollwitz, notre projet le plus important est notre exposition « Käthe Kollwitz et ses Amis ».
Nous présenterons 12 artistes connus ou inconnus, amis de Käthe Kollwitz  à différentes périodes de la vie, avec d’autres orientations politiques ou un attachement différent à Käthe Kollwitz. De plus, nous coopérons avec la Galerie D’Art de Kaliningrad en Russie, l’ancienne Königsberg, où Käthe Kollwitz est née le 8 juillet 1867 et où elle passa les 24 premières années de sa vie.

 

4. Käthe Kollwitz est très peu connue en France.

C’est juste, Käthe Kollwitz n’est pas aussi connue en France que dans d’autres pays. Pourtant, Käthe Kollwitz a séjourné deux fois à Paris où elle a suivi un cours de sculpture (2) et, comme beaucoup, elle était enthousiasmée par Auguste Rodin.
Notre travail contribue à la faire mieux connaître en Allemagne et dans le monde, car la majorité de nos visiteurs sont des touristes en visite à Berlin.

 

5. Käthe Kollwitz était-elle perçue différemment dans les 2 Allemagnes ?

Käthe Kollwitz était perçue différemment dans les deux états allemands. À l’Est, il y avait des expositions régulières, des livres d’enfants sur elle et, à l’école, l’on éveillait les élèves à son œuvre – comme je l’ai vécu moi-même.
À L’Ouest, il y eut plusieurs fois des expositions et la création du Musée Käthe Kollwitz à Berlin, mais, la plupart du temps, grâce à des initiatives privées et non pas de la part de l’État.

 

6. Depuis votre arrivée à la direction du musée, vous a-t-on sollicitée pour une grande exposition « Käthe Kollwitz » à Paris ?

(Pour mémoire, le Goethe Institut de Paris avait organisé une exposition en 1967. Miraculeusement, le Musée Georges de la Tour à Vic-sur-seille dans l’est de la France a organisé une très belle exposition au cours de l’été 2012 (en partenariat avec le musée de Berlin) qui a eu beaucoup de succès. Cette exposition a permis à un large public de rencontrer cette grande artiste pour la première fois).

Non. J’aurais été ravie d’annoncer qu’une grande exposition Käthe Kollwitz était prévue à Paris en 2017. J’ai interrogé ma collègue du Musée de Cologne récemment, mais elle n’a pas, non plus, été contactée.

 

7. Si aucun musée parisien ne vous a encore sollicitée, quel musée vous semblerait le mieux à même d’accueillir une exposition « Käthe Kollwitz » et comment verriez-vous cette exposition ?

Le Musée Rodin nous a approchés. Une grande exposition consacrée à Rodin et à son influence sur des artistes allemands est prévue. Nous en discutons actuellement.

 

8. Quel artiste français contemporain aimeriez-vous confronter à Käthe Kollwitz et à son œuvre, peut-être dans le cadre d’une exposition ou de toute autre façon (livre, conférence…) ?

Je n’ai malheureusement pas de vision récente et précise de l’Art Contemporain en France qui, je sais, est devenu plus dynamique encore qu’il y a quelques années. L’année dernière, à Paris, j’ai trouvé Cartier-Bresson fascinant. Votre blog peut nous permettre de rentrer en contact avec des artistes, français ou autres, qui se reconnaissent dans l’esprit de Käthe Kollwitz.
(1) Kathusch (ou Katuschen) était le diminutif affectueux que sa famille et son mari lui donnaient.

(2) Au cours de son 2e séjour en 1904, elle suivit les cours de sculpture de l’Académie Julian.

Traduction de l’allemand : Maryse Magnier

 

ÉVÉNEMENT : 2017, 150e anniversaire de la naissance de Käthe Kollwitz.

fotocover-einladung-bergner-167x300En 2017, les musées de Berlin et de Cologne, célèbreront le 150e anniversaire de la naissance de Käthe Kollwitz, le 8 juillet 1867.

Dans ce cadre, le musée de Berlin organise dès cet automne, une série d’expositions

« Im Dialog mit Käthe Kollwitz »  (Dialogue avec Käthe Kollwitz).

Du 19 au 26 novembre 2016, Ralf BERGNER, dessinateur, graveur, caricaturiste.

http://ralfbergner.de/

 

 

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Du  14 novembre 2016 au 15 janvier 2017, le sculpteur sur bois,

Gottfried REICHEL (1925-2015).

http://www.marienberg.de/bergstadtkultur/museen/galerie-die-huette/

 

http://www.kaethe-kollwitz.de/

 

Les Musées « Käthe Kollwitz » en Allemagne.

En Allemagne, trois musées sont entièrement consacrés aux œuvres de cette extraordinaire artiste. Ils présentent tous des collections permanentes et accueillent régulièrement des expositions temporaires thématiques consacrées à l’artiste mais également à des artistes contemporains ou non.

Deux ont été fondés 40 ans après sa mort :

Le Musée de Cologne, le 22 avril 1985 (www.kollwitz.de)

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Le Musée de Cologne – Crédit photo : Wikipedia

 

Le Musée de Berlin, le 31 mai 1986 (www.kaethe-kollwitz.de)

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Le Musée de Berlin – Crédit photo : Das Käthe-Kollwtiz-Museum Berlin

 

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Käthe-Kollwitz-Haus Moritzburg

En avril 1995, 50 ans après sa mort, on décida de restaurer la maison où elle s’était réfugiée, fuyant Berlin bombardé, et où elle est décédée quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le 22 avril 1945.
La maison/musée près de Dresde en Saxe, entièrement consacrée à l’artiste, présente, en plus d’une collection de ses œuvres, les lieux où elle a séjourné les derniers mois de sa vie en compagnie de sa petite-fille, Jutta Bohnke-Kollwitz, alors âgée de 23 ans. www.kollwitzhaus.de/willkommen.htm

Les musées de Berlin et de Cologne doivent leur création à des initiatives privées, à la fois financièrement et à travers le legs de grands collectionneurs.

Käthe Kollwitz était une artiste connue et reconnue de son vivant en Allemagne. Cependant, à cause de la guerre et de la reconstruction puis de la partition du pays, sa mémoire n’a pu être honorée qu’après plusieurs décennies.
Son souvenir est resté très vivant à l’Est grâce à la volonté d’un de ses amis artistes, le peintre Otto Nagel.
Il est à l’origine de l’aménagement de la Kollwitzplatz à Berlin où il a inauguré une statue/mémorial représentant l’artiste, réalisée par le sculpteur Gustav Seitz en 1958.

À L’Ouest, les berlinois réclamaient aussi un musée Kollwitz qui n’ouvrira qu’en 1986, grâce au mécène Hans Pels-Leusden. Il fit don au musée de sa fortune et de ses collections de dessins et de gravures de Käthe Kollwitz.

Le musée de Cologne doit son existence à l’initiative de la Caisse Régionale d’Épargne (dont le siège abrite le musée) qui se porta acquéreur, en 1983, de 60 dessins de l’artiste pour qu’ils ne soient pas disséminés.

En 2017, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Käthe Kollwitz, le 8 juillet 1867, à Königsberg (Prusse Orientale), les musées allemands organisent une série de manifestations, de rencontres et d’expositions exceptionnelles. Certaines en partenariat avec des musées, villes ou pays qui ont un rapport particulier avec la vie, l’œuvre et l’engagement humain de l’artiste. C’est le cas pour la ville de Kaliningrad, aujourd’hui en Russie, l’ancienne Königsberg.

Maryse Magnier

La guerre des paysans

Le thème révolutionnaire connaît son apogée chez l’artiste avec le cycle de « la Guerre des Paysans ».

C’est la galerie d’art d’Emil Richter de Dresde qui va acquérir l’exclusivité du droit de vente pour cette série dont la diffusion a nettement contribué à faire connaître Käthe Kollwitz. Entre 1908 et 1910, Emil Richter va acquérir le droit exclusif d’éditer toutes les nouvelles créations de l’artiste.

Käthe Kollwitz reçut le prix Villa-Romana institué par Max Klinger pour son deuxième cycle « La Guerre des Paysans » (1901-1908) pour le compte de la fondation d’art « Verbindung für historische Kunst » (association de l’art historique). La trame du cycle est assez similaire au cycle « La Révolte des Tisserands ». Elle trouve son origine dans l’oppression et le déni des droits des paysans.

Käthe Kollwitz en témoigne par le premier feuillet « Laboureurs » qui montre un père et son fils attelés à la charrue comme des bêtes de somme, et par le deuxième « Violée » centré sur une paysanne violentée, étendue dans son potager dévasté. Les plantes piétinées et saccagées – le rendu détaillé de la nature est singulière dans l’œuvre de Käthe Kollwitz – symbolisent la vie anéantie de la femme.

Le troisième feuillet « Battant la Faux » thématise la décision mûrie de résister, de manière analogue au cycle «La Révolte des Tisserands ». Cette décision est incarnée par une femme seule qui bat sa faux pour l’aiguiser, geste lourd de sens.

Avec « Armement sous une Voûte » se prépare la révolte qui trouve son apogée dans « Soulèvement ». La femme qui galvanise les paysans est la « Métayère noire » (Schwarze Anna) que Käthe Kollwitz reprit d’une figure historique avérée durant la révolte paysanne.

Le cycle s’achève ensuite, comme celui des tisserands, sur l’effondrement du soulèvement mis en scène dans les deux derniers feuillets : la nuit qui suit l’affrontement, une femme cherche son fils tombé parmi les morts sur le « Champ de Bataille », à la lueur d’une lanterne. « Les Prisonniers », les paysans rassemblés et entravés, attendent leur exécution.

GP (1) LaboureursLes Laboureurs, feuillet 1 du cycle „La Guerre des Paysans”, 1907, gravure au trait, pointe sèche, aquatinte, reservage, émeri, paquet d’aiguilles et vernis mou avec impression sur papier Ziegler à réimpression, Kn 99 (Kl 94 IX b) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

GP (2) VioléeViolée, feuillet 2 du cycle „La Guerre des Paysans”, 1907/08, gravure au trait, pointe sèche, émeri, reservage ainsi que vernis mou avec avec impression sur étoffe et papier Ziegler à réimpression, Kn 101 (Kl 97) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

GP (3) Battant la FauxBattant la Faux, feuillet 3 du cycle „La Guerre des Paysans”, 1905, gravure au trait, pointe sèche, émeri, aquatinte ainsi que vernis mou avec  impression sur papier à la cuve et papier Ziegler à réimpression, Kn 88 X b (Kl 90 IX) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

GP (4) Armement sous une voûte Armement sous une Voûte, feuillet 4 du cycle „La Guerre des Paysans”, 1906, eau forte bicolore avec gravure au trait, pointe sèche, aquatinte et vernis mou avec impression sur papier Ziegler à réimpression, Kn 96 (Kl 95) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

GP (5) SoulèvementKäthe Kollwitz, Soulèvement, feuillet 5 du cycle de « La Guerre des Paysans », 1902/03, gravure au trait, pointe sèche, aquatinte, réservage vernis mou et report avec impression de deux étoffes et papier transfert, Kn 70 (Kl 66) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

GP (6) Champ batailleChamp de Bataille, feuillet 6 du cycle „La Guerre des Paysans”, 1907, gravure au trait, pointe sèche, aquatinte, émeri ainsi que vernis mou avec impression sur papier à la cuve structuré et papier Ziegler à réimpression, Kn 100 (Kl 96) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

GP (7) Prisonniers Les Prisonniers, feuillet 7 du cycle „La Guerre des Paysans”, 1908, cliché au trait, pointe sèche, émeri, vernis mou avec impression sur étoffe et papier Ziegler à réimpression, Kn 102 (Kl 98) © VG Bild-Kunst, Bonn 2005

Maryse Magnier